LA FRACTURE NUMERIQUE

Définition

La fracture numérique est la disparité d'accès aux technologies informatiques, notamment
Internet. Il recouvre parfois le clivage entre « les info-émetteurs et les info-récepteurs ».
Cette disparité est fortement marquée d'une part entre les pays riches et les pays pauvres,
d'autre part entre les zones urbaines denses et les zones rurales.
La fracture numérique concerne les inégalités dans l'usage et l'accès aux technologies de
l'information et de la communication (TIC) comme les téléphones portables, l'ordinateur ou le
réseau Internet. La fracture numérique ne représente donc qu'une toute petite partie de
l'ensemble des inégalités de développement. On parle parfois aussi de fossé numérique.
On peut définir celle-ci comme étant une inégalité face à l’accès de l’information, à la
connaissance, et aux réseaux qui permettent d’y accéder. Ainsi, les avantages que
permettent les TIC ne sont donc pas accessibles à toutes les populations.
Cette impossibilité provient de plusieurs facteurs. Tout d’abord, un problème d’infrastructure,
un problème dû au coût élevé de ses équipements (ordinateurs, téléphones portables, …), et
un problème dû au manque de personnes qualifiées pour former les populations à ces
nouveaux outils.
Il est très difficile d’évaluer cette fracture numérique, qui se quantifie grâce des indicateurs
tels que le nombre d’utilisateurs à Internet, le nombre d’ordinateurs connectés, qui
cependant, ne permettent pas de déterminer quel usage réel est effectué par les
populations.

La fracture numérique et Internet

Aujourd’hui, la fracture numérique est un sujet dont tout le monde se préoccupe. On peut
remarquer dans les pays industrialisés qu’il s’agit même d’un argument pour se faire élire,
comme ce fût le cas quelques années auparavant pour quelques campagnes électorales.
Internet occupe une place très importante dans le phénomène de la mondialisation, et
contribue à fortifier ce dernier.
En effet, aujourd’hui peu de personnes pourraient se passer de cet outil qui a facilité un
nombre important d’opérations. Il semble donc normal que toutes les personnes veuillent y
avoir accès, afin de bénéficier des mêmes avantages que leur voisin, tout simplement pour
ne pas rester fermés sur eux-mêmes.
Internet est présent sur tous les fronts, et aujourd’hui un bon nombre d’entreprises a basé
tout son travail sur ce réseau, afin de faire du profit. En effet, aujourd’hui, beaucoup utilisent
ce moyen afin de se faire connaître, et ainsi vendre leurs produits, ou tout simplement,
vendre en ligne leur gamme.

La situation de l'Internet en Afrique

Comparaisons population/internautes en septembre 2000
États-Unis d'Amérique Continent africain
Pourcentage de la population mondiale 4,9 % 12%
Pourcentage des internautes mondiaux 43 % moins de 1%
Dans le domaine d'Internet, l'Afrique accuse un très important retard. D'ailleurs, il a fallu
attendre jusqu'à novembre 2000 pour que le dernier pays africain (l'Érythrée) soit connecté.
Et une très faible minorité de la population africaine a accès au réseau.
Cependant, aujourd'hui, Internet connaît une croissance rapide, notamment du fait de la
privatisation du secteur de la communication et de l'attrait du courriel par rapport au courrier
papier pour les échanges avec l'étranger. Cette opportunité favorise l'éclosion de nombreux
nouveaux fournisseurs d'accès. En conséquence, bien qu'encore hors de prix, le coût de
l'accès à Internet a tendance à baisser.
Nuançons cependant ce discours, en rappelant qu'il existe de fortes différences entre les
États africains :
· L'Afrique du Sud notamment est la figure de proue du continent en matière de
connexion à Internet.
· Et, en matière d'usage d'Internet au niveau gouvernemental, les pays francophones
semblent parfois en avance, grâce aux aides des agences pour la francophonie, sur
leurs voisins.
Une première explication du coût relativement élevé de la connexion à Internet en Afrique a
déjà été abordée précédemment. Les inégalités dans l'architecture du réseau nécessitent de
la part des fournisseurs d'accès à Internet africains la mise en place de nouvelles
infrastructures (câbles sous-marins ou connexions satellitaires) que leurs homologues
européens ou américains possèdent déjà et ont amorties depuis plusieurs années.
Trois niveaux d'inégalités à distinguer
La fracture numérique ne se limite pas à l'accès aux nouveaux moyens de communication. Il
importe de distinguer trois niveaux d'inégalités vis-à-vis des nouvelles technologies :
· L'inégalité dans l'accès à un ordinateur, à Internet.
· L'inégalité dans l'usage d'outils.
· L'inégalité dans l'usage des informations issues de ces outils.
Aujourd’hui, l’informatique permet, notamment avec l’ascension d’Internet de développer des
moyens de défendre les pays en voie de développement. De nombreuses entreprises, issus
du commerce équitable par exemple, créent des vitrines sur le réseau afin d’avoir une
meilleure reconnaissance et ainsi permettre aux petits producteurs de se développer plus
facilement.
Cependant, on observe une certaine légitimité quant aux personnes qui critiquent en
déclarant que la fracture numérique est un problème hypocrite quand on connaît la situation
dans d’autres domaines, à savoir qu’environ la moitié de la population mondiale vit avec
moins de 2 $ par jour, et qu’encore ¼ de la population des plus de 15 ans sont
analphabètes.
Cependant, certains répondront qu’il est impératif de se mobiliser afin de réduire cette
fracture numérique, car aujourd’hui les nouveaux analphabètes sont ceux qui ne savent pas
maîtriser l’outil informatique. Un écart qui va donc continuer à se creuser si la définition
prend un sens plus large.
Il est donc important de lutter sur plusieurs fronts, même si il y a des choses plus impératives
que d’autres, et ainsi permettre aux populations d’accéder à la connaissance.
Aujourd’hui de nombreuses personnes ne possédant pas d’ordinateurs chez eux, se rendent
dans des cyber qui vont leur permettre d’approfondir leurs connaissances et ainsi leur ouvrir
des portes auxquelles ils n’auraient peut-être jamais pensé frapper.

Réduction de la fracture numérique

L’hypothèse voulait qu’en apportant la technologie dans les pays pauvres, on obtienne
logiquement le développement. Cependant, apporter du matériel, sans forcément apporter le
soutien nécessaire sur place reste inefficace. C’est pour cette raison, qu’il est important de
montrer qu’il ne s’agit pas uniquement d’importer la technologie, mais aussi, tout le savoir qui
va avec.
L’ordinateur, étant un nouveau mode de communication et de travail, nécessite un
apprentissage pris en charge, afin que cet accès ne soit pas valorisé pour rien. Aussi, il est
important de prendre en considération d’autres facteurs, qui permettront aux futurs
utilisateurs de se familiariser avec l’outil dans de bonnes conditions. Le matériel nécessaire
d’un pays à l’autre peut être différent. Si on considère les problèmes d’électricité qu’ont les
pays africains, il est important de les équiper d’onduleurs, et de ventilateurs supplémentaires
afin que ceux-ci ne subissent aucun dommage.
Il est donc important de se préoccuper de tous ces points afin que la réduction de cette
fracture soit efficace, et puisse prendre effet sur du moyen terme.
On parlera alors premièrement d’équipements concernant le matériel informatique, qui
doivent être adaptés par rapport aux infrastructures du pays, mais aussi d’un phénomène
d’alphabétisation numérique qui sera nécessaire si l’on veut que les équipements puissent
servir convenablement.
Mais une toute dernière notion est venue s’ajouter, quand on connaît aujourd’hui
l’importance de l’Internet dans le monde actuel, avec de nombreuses entreprises qui se
servent de cet outil pour augmenter leurs ventes, ou encore la prolifération des sites destinés
aux loisirs, qui sont des activités qui viennent compléter le simple fait de venir s’enrichir de
nouvelles connaissances basiques.
De nombreux organismes internationaux ont pris en compte ces nouveaux éléments pour
définir une politique de développement destinée à réduire la fracture numérique. Toutefois,
malgré l’évolution du concept, l’accent a surtout été mis sur le développement de
l’infrastructure technologique. Les investissements et les politiques nationales visant à
réduire la fracture numérique continuent d’être essentiellement orientés vers le
développement de la connectivité.

La fracture numérique résulte des fractures sociales

La fracture numérique aura pour effet d’accroître le développement dans les pays et les
régions ainsi que pour les personnes bénéficiant des meilleures possibilités d’accès au
détriment de ceux pour qui elles sont plus limitées. Ces différences seront évidentes non
seulement entre les pays mais aussi dans chaque pays, privilégiant les populations qui
disposent de meilleures conditions économiques, politiques, sociales et culturelles.
Il est certain que la fracture numérique résulte des fractures sociales produites par les
inégalités sur les plans économique, politique, social, culturel, entre les hommes et les
femmes, les générations, les zones géographiques, etc.